Vous trouverez ici des textes écrits par mes ami(e)s
Le vent de l’amertume
Tourne les pages de ma vie
Aujourd’hui avec cette plume
Qui connaît tant mes souffrances
Je vous propose d’entrer dans ma loge !
Puisque tout passe
Et que l’homme doit,
Mortelle créature au coeur éprouvé,
A ceux qui le suivent, enseignement,
Je vous livre les quelques bribes
De ma vie sans joie
Autour de toi
J’ai voulu élever le « tata » de mes rêves
Mais toujours comme dans un désert
Mais toujours comme un château de sable, il s’écroule :
Je suis un Tantale de l’Amour.
Puisque tout est enseignement dans la vie,
Je m’agenouille devant la sagesse de mes amours
de Marcelin Ichiaka Traoré dit "Batieu"
Je
voudrais que soit planté dans mon coeur le pavot
Cauchemar
(Poème dramatique à plusieurs voix)
Voix
blanche
Femme
!
Du
fond des âges je te parle,
Car
tu es vie et vie tu répands autour de toi
Ta
main droite qui essuie les pleurs du monde
Et
ta gauche qui fait appel à la postérité
Femme,
pose ton regard
Sur
le monde
Car
les hommes ont peur
Voix
1
La
parole créa le monde et elle était à la droite de Dieu
Gloire
à la parole qui sème le bonheur
Mon
pays n’est pas ce pays au regard massacre
Mon
pays n’est pas cette gueule fendue qui déverse
La
pestilence démoniaque des charniers
Il
est cette perle dont le coloris rappelle l’unité des races
Quand
par les temps de réconciliation les soirs deviennent
promesse
Mon
pays n’est pas ce pays ravagé par les rancœurs
Torturé
par le venin inoculé par le dard des fusils, des
gourdins et des
serpettes
C’est
mon pays qui par temps de malheur
Jette
un pont sur l’eau trouble
L’Est
ne serait plus Est quand par la haine les peuples se
désolidarisent
Je
voudrais que de nulle part sanglot ne s’élève
Qu’à
jamais fleur ne devienne pleur mais pleur fleur
Qu’il
soit le pays où jamais Lucifer ne sera hôte
Voix
2
Enfant
que ta volonté soit faite !
Le
tambour de mon âme bat pour mon pays bien aimé
Mais
quand défile devant mes yeux toute cette cohorte
D’injustice
L’appel
à l’union et à la réconciliation s’échappe de ma
bouche
Si
mélancolique
Mon
pays n’est pas ce pays où règne la barbarie
Non
ce n’est pas cette île déserte aux portes de l’océan
macabre
de la géhenne
C’est
mon pays qui se dresse comme un tata d’espoir et de
confiance
Gloire
à mon pays qui un jour comblera ses fils
Enfant
que ta volonté soit faite !
Mais
que veux-tu encore que soit ton pays ?
Voix
1
Je
voudrais qu’à l’appel du monde se dresse comme le
baobab
tutélaire
Ce
pays qui charme mon esprit et demande mon énergie
Dont
l’arôme sera un levain pour mon patriotisme
Je
voudrais enfin que dieu bénisse ceux qui se tuent pour ce
pays
Voix
2
Enfant
que ta volonté soit faite !
Mais
toujours t’attendront cette injustice et cette dureté de
la vie
Qu’est-ce
que le monde d’aujourd’hui sinon ruine et
désolation
Un
véritable cauchemar
Voix
1
Oui
j’ai peur
J’ai
peur
Peur
de cette aube qui fait les hommes se dresser sur leur
pied de guerre
Ce
que je vois, c’est ce regard lugubre que suggère
l’horizon de la
vie :
Des
yeux du monde, coule la mélancolie des jours tristes
Son
front ne rayonne plus que par le désastre des peuples
J’entends
encore le bruit des canons et pleure les jours
heureux
Quelque
part dans le monde quelque part en Afrique
Ternissent
les couleurs de l’arc-en-ciel
Quelque
part dans le monde quelque part en Europe
La
fleur matinale se fane et les cœurs se durcissent
Que
ceux qui le peuvent parlent ou chantent
L’hosanna
de mes frères se traîne dans un lointain obscur
Liberté
dans le monde fraternité des hommes !
Alors
que de toute part des hommes meurent
Les
armes se dressent
Les
hommes se trahissent et des guerres éclatent
Que
de partout s’élève le chant de la liberté !
L’Homme
s’approche de l’Homme
Mais
le fusil les sépare mais le fusil les éloigne
Partout
je pleure partout je me lamente
Je
pleure et regrette les jours heureux
Quelque
part dans le monde quelque part en Afrique
Meurent
des hommes et des femmes :
Que
seront tous ces enfants orphelins du fait de la guerre ?
Voix
2
Rossignol
je voudrais être pour murmurer des airs de liberté
Et
faire triompher la paix
Mais
partout le désespoir, la guerre, le SIDA !
Quelque
part en Europe quelque dans le monde
Meurent
des frères et des sœurs
Que
de souffrance dans le monde !
Je
voudrais toujours chérir ce bonheur de la liberté
Comme
l’enfant le doux chant de la berceuse
Mais
toujours à travers le monde
Toujours
quelque part en Afrique s’élève des sanglots
Le
tonnerre de la haine gronde en Asie
La
foudre en tempête éclate dans le ciel du Proche et Moyen
Orient
Je
pleure toujours les frères qui s’entretuent en Algérie
Je
condamne cette folie qui tue dans les sanctuaires
Et
détruit les trésors de l’humanité
Alors
que dans le monde meurent des milliers d’Hommes
Voix
1
L’Amour
appelle la Liberté
Les
Hommes se cherchent et s’aiment
Que
la tolérance coule dans le lit de notre existence
Les
trente six chansons du monde en une couronne
Se
rencontre dans le ciel et honorent l’humanité
Dans
le chaos de l’insouciance se perdent les chants de la
liberté
Mais
faut-il se taire quand l’homme est menacé ?
Voix
2
Non
!
Pleure
enfant puisque l’Homme n’a que ses yeux pour
pleurer
Chante
encore la Paix et la Liberté
Mais
que peut une chanson sur un monde sans oreille
Un
monde sans cœur !
Moi
aussi j’ai peur j’ai peur j’ai peur…
Je
suis toujours cet enfant à qui on parlait de bonheur
Je
suis toujours cet enfant qui avait foi aux valeurs de sa
culture
Je
suis toujours cet enfant dont l’horizon était le ciel et la
terre
!
Mais
aujourd’hui mon horizon se rétrécit
Mais
aujourd’hui le ciel s’assombrit et la terre se fend
Mais
aujourd’hui ma culture n’est plus porteuse
Mais
aujourd’hui immense est la science et mince mon
espérance
Je
suis devenu vieux !
Je
ne voudrais plus vivre seul moi enfant de la famine
Je
ne voudrais plus vivre seul moi enfant de la malchance
Je
ne voudrais plus
Je
ne voudrais plus …
Oh
dieu de malheur de famine et de misère
Au
détour de tes sempiternelles pérégrinations
Tu
verras toujours ma main droite levée en signe de combat
Puisqu’il
est écrit quelque part que nous triompherons !
Voix
blanche
Et
ta gauche qui fait appel à la postérité
Je
te vois encore et toujours belle de mes jours
Ni
tes cheveux si bien tressés ni ta bouche si suave
N’ont
manqué d’éveiller en moi l’ardente flamme du désir
En
nous déjà a germé la minuscule goutte de vie !
Je
ne te voudrais pas pour tes cheveux
Je
ne te voudrais pas pour ta bouche ni pour tes mains
Je
te voudrais pour tes cheveux ta bouche tes mains
Et
tout et rien : c’est toi que je veux
Et
vouloir c’est tout réaliser et rien n’acquérir
Je
pense à toi
Et je m'en vais vers toi en espérant la vie éternelle !
de Marcelin
Ichiaka Traoré dit "Batieu"